À certains égards, la ville de New York est davantage internationale qu’américaine. Elle accueille presque autant d’immigrants que Los Angeles. On peut entendre parler des centaines de langues différentes à New York. La tendance est au regroupement communautaire, et des quartiers entiers se sont formés selon les origines géographiques ou culturelles : Irlandais, Italiens (Little Italy), Chinois (Chinatown), Coréens, Portoricains (Spanish Harlem, "El Barrio", là où est née la salsa), Nigérians, Sénégalais, Juifs, Polonais, Russes, occupent chacun des enclaves dans la ville.
Depuis le XIXe siècle, New York est l'une des principales portes de l'immigration aux États‑Unis : entre 1820 et 1890, dix millions d'Européens arrivent à New York, essentiellement des Irlandais et des Allemands. Entre 1880 et 1920, les migrants viennent d'Europe du Sud (Italie, Grèce…) et d'Europe de l’Est (Pologne, Russie…) après avoir traversé l'océan Atlantique jusqu'à Ellis Island. Pendant cette période, les Juifs fuient les pogroms : vers 1915, ils sont 1,5 million à New York. Après les lois sur les quotas d'immigration de Johnson‑Reed (1924), le nombre d'arrivées diminue considérablement.
Au début du XXe siècle, plus de 20 000 Afro‑américains s'installent dans le quartier de Harlem. Entre 1940 et 1960, les Portoricains arrivent massivement à New York et leur nombre passe de 60 00 à 600 000. Après l'Immigration and Nationality Act of 1965, l'immigration reprend à un rythme important, mais l'origine des migrants change : ils viennent désormais d'Amérique latine, des Caraïbes, d'Asie et d'URSS. Dans les années 1970‑1990, ces migrants ne s'installent plus seulement à Manhattan mais aussi dans les quartiers périphériques (Brooklyn, Queens, Staten Island) et les banlieues. Entre 1990 et 2000 la ville a accueilli 1 224 524 immigrants ; cependant, les villes de Los Angeles et de Miami disputent à New York la première place pour l'immigration.